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Le sens de la rupture

Editorial La Presse

Il n’est jamais trop tard de le rappeler : le mode de scrutin sur listes, la représentation proportionnelle et le système des plus forts restes, en vigueur tout au long de la décennie écoulée, ont doté le pouvoir législatif de certaines prérogatives qui ne devaient en aucun cas lui revenir. Ce sont ces mêmes prérogatives qui ont aussi créé la division entre les députés. « Des élus du peuple », dont une grande partie ne méritait pas de siéger à l’ARP. Leurs comportements et leurs attitudes faisaient état d’un mode complètement différent de ce qui était souhaité. Les valeurs avaient plus que jamais perdu de leur sens et de leur vocation.    

Ceux qui défendent aujourd’hui une approche axée sur l’intérêt commun plutôt que l’intérêt partisan, ou encore personnel, savent parfaitement que l’Assemblée des représentants du peuple ne peut plus être accessible aux agissements qui divisent plus qu’ils ne rassemblent et qu’elle a plus que jamais besoin de retrouver ses vertus et de changer de trajectoire. Il est temps de saisir le sens de la rupture comme un processus désormais inévitable et dont il est urgent d’en retracer les différentes étapes et d’en favoriser les conditions émergentes.

Un impératif qui suppose aussi de ne plus verser dans les excès et dans les polémiques, de ne plus rester dans la seule sphère des altercations. Mais surtout de comprendre le sens de l’évolution du pays au regard des contraintes et obligations politiques, économiques et sociales.

L’amendement de la loi électorale ne signifie en aucun cas renoncer aux valeurs et aux principes énoncés et véhiculés par la révolution de 2011. Mais il est évident qu’un nouvel ordre s’impose, ne serait-ce que pour retrouver une logique perdue. Et c’est précisément pour cette raison que plusieurs parties auront intérêt à revoir les paramètres et une certaine culture de la vie politique.

Il faut dire qu’une reconversion aussi inévitable soit-elle a toutes les chances de favoriser un nouveau paysage parlementaire, en dépit de certains choix qui ne font pas l’unanimité, mais qui ne rejettent pas la volonté de bien faire.

Le Président de la République se donne pour mission incontournable de permettre aux Tunisiens d’exprimer librement leur volonté, de choisir souverainement leurs représentants et que ces derniers doivent répondre de leurs actes devant le peuple, qu’ils appartiennent ou non à un parti politique.

Les événements et tout ce qui en a suivi ont tout simplement montré l’ampleur de l’impératif d’une nouvelle loi électorale. Il est ainsi indispensable de tirer les enseignements de ce qui a été raté, ou plutôt gâché tout au long de la décennie noire. Qu’on le veille ou non, on doit admettre que le destin du pays et l’avenir de la Tunisie ne peuvent plus être laissés au bon vouloir de ceux qui ont prouvé leur incompétence et leur incompatibilité…

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Un commentaire

  1. Brahim

    19 septembre 2022 à 06:36

    Y a t-il un correcteur dans votre auguste « service Rédaction » ?

    Répondre

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